On vous l'avait bien dit!
On vous l’avait bien dit ! Quand les médias hexagonaux rendaient compte aux ordres de la grève générale
Construite à la manière d’un scénario à suspense, la relation journalistique du mouvement de grève en Guadeloupe et en Martinique, vue par les médias hexagonaux, a été pleine de rebondissements. Rien n’y a manqué : le désarroi des malheureux touristes, la pénurie et même l’inévitable « marché noir » comme du temps de la guerre, la montée de l’angoisse, le coup porté à l’économie donc à nouveau au tourisme, etc.
Rien, vraiment rien... ...sauf peut-être une bien étrange absence sans doute dérangeante : tout simplement celle des grévistes et des raisons de leur grève !! Etonnant, non ?
Trouvé sur http://www.acrimed.org/
Grève générale en Guadeloupe : France 2 comme TF1
Publié le 2 mars 2009 par Julien Sergère, Ugo Palheta
L’indignation sélective
Ceux qui dénoncent constamment le soi disant assistanat des plus pauvres n’ont sans doute pas remarqué que le MEDEF comme la CGPME et autre patronat ont accepté de bonne grâce que l’état et les collectivités locales pallient leur manque de générosité en « subventionnant » pour deux ans la plus grande part de l’augmentation des 200 € net pour des bas salaires du secteur privé ! On ne les a pourtant pas entendus protester véhémentement, comme ils savent si bien le faire, contre ce scandaleux assistanat des patrons. On attend quand même leurs cris de joie quand l’état mettra fin au bout de deux ans à cette aide totalement honteuse mais qui, fort heureusement, ne sera que provisoire. On raconte pourtant que ces patrons pleurent déjà et se lamentent dans l’attente de ce fatal 730ème jour !
La racaille anti DOM ne se sent plus : petite explication de texte
Après Domactu, un autre site haineux et méprisant pour la Martinique vient de faire son apparition : http://jesigne.fr/independancedomtom. Celui-ci tente, pour se faire bêtement remarquer, d’avancer de pitoyables arguments tous plus grotesques, mensongers et fielleux les uns que les autres mais en voulant se donner l’air d’avoir un plus d’humour, croit-il :
« [...] PARCE QUE :
Il n'est plus supportable pour nos amis des Dom-Tom de vivre exclusivement des subsides de l'Etat,sous formes d'allocations de Chômage, ou d'allocations familliales... »
Ces donneurs de leçon ignares mais prétentieux ne savent même pas que les allocations chômage ne sont pas des subsides de l’état mais que l’assurance chômage est financée en partie par le salarié en partie par l’employeur !! Ils font comme si les salariés des DOM étaient eux-mêmes responsables du chômage. Et comme si, pour le RMI ou le RSA par exemple, l’ensemble des salariés ne vivaient tous que de ces subsides (l’autonomie dans certains ex-TOM ayant même entraîné l’arrêt des versements de certaines allocations !), comme si en outre les autres régions et départements hexagonaux n’en bénéficiaient pas eux-mêmes, et comme si, au départ, cela avait été une revendication des populations de ces territoires. Ces subsides ont d’abord été créés pour les populations pauvres de l’hexagone ! Et ça se croit blessant d’écrire avec ironie le mot « ami ». Des faux amis comme eux, on s’en passe très bien.
Ils font comme si, enfin, les entreprises ne recevaient pas elles-mêmes des aides et des subventions conséquentes de la part de l’état. On s’en indigne pour les uns, on le passe sous silence pour les autres... A quand l’autonomie totale des sociétés à capital privé et des banques par rapport à ces aides de l'état ? Mettront-ils autant de hargne à dénoncer son absence ?
« PARCE QUE :
Il n'est plus possible d'empêcher d'avantage la liberté d'entreprendre comme la prise de risques financière, que souhaitent la majorité de ces populations... »
A trop vouloir prouver, on finit par se contredire car si la majorité de ces populations souhaite que l’on n’empêche pas la liberté d’entreprendre comme la prise de risques financière, cela signifie a contrario qu’elles ne veulent donc pas vivre des subsides de l’état, CQFD. C’est ballot leur pseudo raisonnement, non ? Quant à cette trop vite dit « prise de risque financière » ici aux Antilles, on en rit jusque dans les paradis fiscaux de la Caraïbe...
« PARCE QUE :
Il faut que ces territoires retrouvent leur autonomie, et se calquent sur l'exemple Haïtien ( pour éradiquer la misère et la criminalité) »
Là on touche à l’ignominie. Comme si toute tentative d’autonomie devait se terminer par le terrible désastre haïtien. On croirait entendre le Ku Klux Klan ! La perfidie le disputant à la méchanceté. A l’heure où un Sarkozy lui-même souhaite accorder plus d’autonomie au parlement, on peut juger sur pièces que leur autonomie de pensée à eux ne dépasse pas celle d’un troupeau de moutons. Bêê !!
« CITOYENS DE FRANCE METROPOLITAINE :
OFFRONS A NOS AMIS DES DOM-TOM, LEUR INDEPENDANCE.
DEMAIN, ET ENFIN LIBRES DU JOUG DE NOS SUBVENTIONS, ILS VOUS REMERCIERONT. »
Si l’autonomie impliquait de pouvoir s’émanciper de ces abrutis malfaisants, alors vive l’autonomie !
En conclusion, ce sont ces mêmes petits aigris qui bavent continuellement sur les grévistes de l’hexagone et qui font croire à travers leurs cris de vierges effarouchées qu’ils sont pris en otage à chaque mouvement de contestation. L’« indépendance » de leur pensée s’habille, quant à elle, au mieux chez Laurence Parisot au pire chez Le Pen.
La mémoire courte
Juvénal Rémir, qui se plaignait des blocages occasionnés par les grévistes à la liberté de circulation et des entraves qu’ils constituaient à la liberté du travail en ces mois de février/mars 2009, avait sans nul doute oublié son coup de force de 1998 quand il bloquait l’aéroport du Lamentin ainsi que quelques autres sites du temps où il combattait pour la banane. Il n’a donc pu éviter cette dernière peau qui s’est retrouvée malencontreusement sous ses semelles : elles n’étaient pas antidérapantes !
Le contrôle des prix
Comme la liste des 400 produits, rédigée par la grande distribution, lui est bien sûr favorable et que chacun a pu observer une hausse soudaine des prix juste après la réouverture des grandes surfaces, on peut s’interroger sur la fiabilité de la mise en place d’une baisse des prix effective sans
un contrôle des prix réel et sérieux. Dans le cas contraire, cette baisse n’aura été au mieux qu’un espoir vite déçu. Mais on peut s’attendre à la même désillusion dans tout le pays si la population n’exerce pas elle-même une surveillance sur l’évolution des prix et si elle hésite à refuser ce qu’on lui propose quand c’est exorbitant.